Procession de la confrérie des pénitents noirs de Villefranche-de-Rouergue

A l'occasion des Journées du Patrimoine, les 16 et 17 septembre 2023, de nombreux villefranchois ont découvert cette peinture anonyme du XVIIIème siècle, présentée au musée Urbain Cabrol. 

Elle est classée au titre des monuments historiques par arrêté du 15 novembre 1977.  C'est une œuvre en 3 éléments, hauteur 105 cm, largeur 407 cm. Elle figure dans la collection de la Société des Amis de Villefranche et du Bas-Rouergue. La restauration de cette huile sur toile en trois éléments vient de s'achever. Datée du XVIIIème siècle, cette peinture est constituée de 3 lés qui figurent une procession de pénitents noirs à travers Villefranche-de-Rouergue, en direction de la colline du Calvaire. Lors de leur commande, ces toiles n'étaient pas montées sur châssis et devaient être ponctuellement utilisée par les confrères pour des cérémonies bien définies. Pour des raisons de conservation et d'exposition, les toiles ont été montées sur châssis. 

Le parti pris retenu pour cette restauration est de conserver, comme pour des objets ethnographiques, les traces d'usages de ces toiles qui étaient mobiles et manipulées par les confrères.

La scène présente la première partie du parcours de la procession qui conduit les pénitents depuis la chapelle de leur confrérie jusqu'au couvent des Ursulines. La première toile représente la sortie de la chapelle. L'édifice est très reconnaissable et son perron est occupé par plusieurs femmes élégamment vêtues. La grande toile figure quant à elle une série des pénitents noirs à la proportion maladroite formant un cortège des pénitents vêtus de leurs habits noirs garantissant l'anonymat. On retrouve dans cette scène très vivante un rythme de personnages aux allures différentes : des musiciens, des confrères pieds-nus, un homme d'Eglise sous un dais...

La troisième toile figure le passage devant le couvent des Ursulines, un couvent qui, avant la Révolution, était édifié en dehors des murailles de la ville, sur l'emplacement actuel de l'hôtel des postes, place Jean Jaurès. C'est la seule représentation connue de ce bâtiment.

Année 1099 : Les origines

Les bases d'un premier établissement furent jetées sur la rive gauche de l'Aveyron en 1099 par Raymond IV de Saint-Gilles, à l'emplacement de sites métallifères exploités depuis l'Antiquité.

Le seul lieu de culte consistait en une chapelle antérieure nommée Saint-Carpil - actuellement Saint-Jean d'Aigremont au sommet de la colline appelé aujourd'hui « le Calvaire ». Lorsque les Capétiens prirent le pouvoir sur le comté de Toulouse par le mariage d'Alphonse de Poitiers avec l'héritière du comté Jeanne de Toulouse, fille du dernier comte Raymond VII, l'ancienne capitale administrative du Rouergue, Najac, siège de la sénéchaussée de Rouergue, fut jugée trop fidèle à l'ancienne dynastie raymondine. Alphonse de Poitiers décida de créer ex nihilo une ville nouvelle sur la rive droite à quelques kilomètres de là et d'y transférer le siège de son administration, afin de casser les anciennes allégeances. Il fonda donc Villefranche-de-Rouergue en 1252 dotée de franchises et d'exemptions fiscales pour assurer le succès de l'entreprise, d'où le nom de la ville.

La création de la bastide

Jean des Arcis, sénéchal de Rouergue, créa la nouvelle ville de toutes pièces, en lui donnant un plan quadrillé ou plan en damier, selon les règles d'urbanisme de la Rome antique. Très caractéristique des bastides, ce plan est régulier avec des rues se coupant à angles droits convergeant vers la place centrale bordées de couverts, lieu privilégié des activités commerçantes, aujourd'hui place Notre Dame. Un emplacement fut prévu pour construire l'église qui avait manqué à la première fondation. La première pierre de la Collégiale Notre-Dame fut posée en 1252. La construction de cette église commença par l'abside et s'étala sur trois siècles. Le clocher-porche resta inachevé, l'allure massive de son assise traduisant l'ancienne ambition des Villefranchois de l'emporter par la hauteur de la tour de leur collégiale par rapport à celle de la cathédrale de Rodez. Les guerres et la pénurie de subsides contrecarreront leurs projets. La toiture coiffant la tour ne sera posée qu'en 1585.

En 1252

Avant 1252, il existait des lieux de culte (Saint Carpil et Saint Agapit) érigés à la fin du VIIIè siècle (par Pépin le Bref, dit-on) en chapelles expiatoires. Puis au Xè siècle, l'évêque de Rodez, Mainfroy, les fit réparer et les instaura en paroisses. Au moment de la création de la bastide, ses nouveaux habitants, faute d'église, se trouvaient dans l'obligation de se rendre dans ces lieux de culte.

En 1260

En 1260, alors que la bastide de la ville nouvelle se peuple, les travaux de construction de la « Grande Église » sont mis en route à Villefranche. L'évêque Vivian voit cela d'un mauvais œil car il craint pour sa zone d'influence.


Les débuts, en 1256 -  La création de l’église Notre-Dame

Comment trouvait-on les ressources pour construire l'église ? Cela suscitait un élan de générosité ! 

Des murs mais pas encore de voûte... En 1260, on pose solennellement la première pierre de l'église. Les travaux débutent par les murs du chœur. A la demande insistante des fidèles et des consuls qui trouvaient le chemin trop long pour se rendre à Saint Carpil (Saint Jean d'Aigremont) ou à Saint Memory (la Madeleine), l'avancement de la construction permet d'y créer une chapelle provisoire. De la paille est disposée en guise de toit, et une palissade de planches ferme le chœur côté nef. En 1282, le curé de Saint Carpil, Oscilhon de Morlhon, y envoie son chapelain Gérard de Glars. Nous ne trouvons aucune mention de la date à laquelle notre « Grande Eglise » aurait été dédiée à Notre-Dame. Aux XIIe et XIIIe siècles, le culte de Marie avait pris en France une grande importance on disait "Notre-Dame". Cette ferveur s'est traduite par un nombre incalculable d'églises qui portent le nom de la Vierge (par exemple Notre-Dame de Paris construite entre 1163 et 1250). Il semble probable que ce nom a été donné dès le début lors de la pose de la première pierre en août 1260 par le Prieur du couvent des Cordeliers, Hugues de Peyrusse, puisqu'il procéda à la bénédiction de la future église.

De plus, en 1519, Mgr François d'Estaing, évêque de Rodez venu bénir la "Collégiale" a dû une nouvelle fois la consacrer à la Vierge (voir sur les piliers de l'église les croix rouges tracées pour indiquer cette bénédiction.)

En 1301, le projet de « grande église » se précise.

La création d'une paroisse

A l'occasion du Jubilé de 1300, l'évêque de Rodez, Pierre de Pleinecassagne fait de cette chapelle de Villefranche une église paroissiale : Saint Jean d'Aigremont et Saint Memory deviennent ses annexes, et lui remettent leurs revenus.

Un curé est nommé, honoré du titre d'Archiprêtre (première dignité après celle d'évêque).

En fait, Pierre de Pleinecassagne transféra l'archiprêtré de Rodez à Villefranche.

Cet archiprêtre conserve la prérogative qu'il avait au chapitre de Rodez, d'être assis auprès des archidiacres avec l'habit de chœur, ainsi que celui d'avoir sa place au synode, de percevoir même les droits synodaux dans l'étendue de son district. Tous les ans, au jour de Pâques, il payait à l'évêque une albergue (une redevance) en pain ou en argent d'une valeur au moins de 10 écus. Livre de paroisse du curé Alric XIXe siècle.

En compensation, est établie à cette date la coutume du feu de la Saint Jean à Saint Jean d'Aigremont, où les habitants se rendent en procession tous les 24 juin.

Avec Hugues de Saint Gemme, l’église paroissiale s’organise. Son édification est imbriquée dans la vie de la cité. Les travaux interrompus ponctuellement par la guerre de Cent ans, la construction des fortifications de 1347 à 1351, les épidémies de pestes, les disettes, reprennent. Au cours du XIVè siècle, les murs du transept et de la nef (les deux premières travées) sont en partie construits. Il n’y a pas encore de voûte.

Sur la façade nord, le clocher (dit clocher vieux) est mis en place en attendant le grand clocher, prévu très élevé pour être vu de partout aux alentours.

Au fur et à mesure des chapelles sont bâties entre les contreforts, financées par des particuliers. C’est au XVe siècle que les murs de la nef sont achevés, la voûte bâtie, le grand clocher progresse si bien qu’on peut y transférer les cloches en 1474. Le vieux clocher sera alors abandonné et en partie démoli. Lorsqu’en 1519, l’évêque de Rodez, François d’Estaing, vient inaugurer l’église, le clocher porche n’est pas terminé. Cet état dure jusqu’en 1585 où la décision est prise de le coiffer d’une toiture de colombier, inchangée encore aujourd’hui.

Hugues de Saint Gemme II est le Premier archiprêtre de la nouvelle paroisse de Villefranche (de 1301 à 1323).

Il était issu d'une riche famille du Rouergue. En le nommant à ce poste, l’évêque espéra que par sa grande fortune, il aiderait les habitants à la construction de leur « Grande Eglise ». De fait, sa nomination devait donner une nouvelle impulsion à ces travaux.

Extrait d’archives

Lo mes de septembre 1576, lo premie journ deldich mes forec batejade Johane Deleris filhe de Johan Deleris affanayre pairy Johan Voleta merchan mairine Johane Oliviera. Le mois de septembre 1576, le premier jour dudit mois fut baptisée Jeanne Déléris, fille de Jean Déléris, travailleur. Parrain, Jean Valette, marchand. Marraine, Jeanne Olivier.

L'an MDLXXIV et le XXVIII del mes de abrial es estat batejade Peyronne Dintiliage filie de Jehan Dintiliac est estât parrin Franches Alarcy et marrine Peyronne Delom Lobinhes Babart Degenieys L'an 1574, et le 28 du mois d'avril, a été baptisée Pierrette Dintiliac, fille de Jean Dintiliac. A été parrain, François Alary, et marraine, Pierrette Delom. Villefranche (Chapitre) Cottize de treize penes de fromen et deulx penes de segual que Pierre Lamich et Jehan Lopias dict pot de peys tous de Pradines donnent à Messieurs del Chapitre de Villefranche par an comme apert de la Cedeulhe faite par Monsieur Jehan Trainier, prêtre lan mil six cens deulx et montera a la part dung cheschung suivant la cottize faiette par Jehan Ginestous Lattaire del loc de Bar et sur las extimes faiettes par Guiralh Rebieyre et Jehan Segons demeurant ledit Segons à la Bonaudye pour metadyer acordes par las susdites parties et y estant procediet le vingt deuxième may mil six cens six et montera à la part de cheschung comme s'ensuit.

Tenenciers : Pierre Lamich dict mol de Pradines, Tient vinhe au Teroyr de Pierre Mesoc, Confronte en bois de Pierre Lopias pot de pies, Vinhe de Ramond del prat vinhe de Anthoine Cabrit conte 3 Fours 3 pauques, Reçu.5 Fours 6, Plus tient vinhe et boix al costal de Hugon tout tenent confronte.

Paroisse Saint Jean d'Aigremont

En 1447, l'église devient une collégiale

Une bulle du Pape Nicolas V fait de la « grande église » une collégiale en lui attribuant un chapitre collégial de chanoines

Un honneur

La création en 1447 d'un chapitre collégial correspond à un honneur attribué à l'église et à Villefranche, (la demande en était faite par les consuls et les habitants depuis 1430) puisqu'en devenant Eglise Collégiale, elle est en quelque sorte sur un pied d'égalité avec l'Eglise Cathédrale (les chapitres de chanoines étaient spécifiques aux cathédrales, pour seconder l'évêque). Cela explique l'opposition de l'évêque de Rodez Guillaume de la Tour. Il avait refusé une première fois en 1444 d'appliquer la bulle du pape Eugène IV. Il craint de perdre ses prérogatives sur Villefranche et peut-être même que cette église collégiale ne devienne plus puissante que sa cathédrale.

La fonction capitulaire (du Chapitre) se traduit principalement par la récitation quotidienne de l'office divin dans le chœur de la Collégiale.

Leur institution canonique doit être donnée par l'évêque qui confirme leur élection : ce n'est qu’en 1252 que Guillaume de la Tour reconnaît ce chapitre après un conflit qui a duré 5 ans.

Le Chapitre nomme

Ce chapitre a un droit de collation (de conférer des titres et des rétributions particulières) pour la nomination de prêtres hebdomadiers, prébendiers et obituaires qui les secondent dans les offices quotidiens. Il nomme des vicaires (prêtres qui remplacent le curé dans ses fonctions) :

Ces vicaires sont « à la congrue », c'est-à-dire reçoivent une petite rémunération.

Comment vivait la Collégiale, au XVème siècle

Deux mondes..

Le chœur de l'église était réservé aux chanoines. Leur fonction capitulaire leur impliquait de réciter chaque jour (jour et nuit) des prières dans le chœur : celui-ci est considéré comme étant la partie la plus noble de l'église.

Tout se passait comme s'il y avait dans le même bâtiment deux églises distinctes :

Les stalles pour l'art, le confort et le prestige

Dans le chœur, les chanoines avaient de simples fauteuils adossés au mur du chevet (partie circulaire terminant le chœur), qui n'étaient ni confortables ni abrités du froid.

De plus, ils étaient constamment dérangés par les cérémonies de la paroisse et par les fidèles qui circulaient.

D'abord dans les cathédrales, mais aussi à Villefranche, à la Chartreuse (dès 1461), puis à l'abbaye de Loc Dieu (en 1469), des stalles avaient été commandées à « l’imaginaïre » (menuisier sculpteur) André Sulpice venu de Marvejols. De même, le Chapitre de la Collégiale désira posséder lui aussi des stalles dans le chœur. André Sulpice travailla de 1473 à 1487 à la construction de 70 stalles.

8 d'entre elles durent être supprimées à la demande des consuls de la ville.

Le jubé

L'ordre canonique était en principe soumis à la clôture : le but était de soustraire la communauté au regard du public. La décision fut donc prise de fermer le chœur côté nef.

« Alors les stalles n'étaient pas vides et sans vie comme on les voit de nos jours, mais les 62 sièges étaient occupés par des chanoines, des prêtres obituaires ou des laïques, sans compter de nombreux enfants de chœur rangés dans le sanctuaire. Ces enfants, choisis parmi les meilleures voix que l'on trouvait en ville, étaient exercés par la maîtrise au chant et aux cérémonies pour les dimanches et jours de fêtes. Les chantres qui étaient au lutrin, placés alors devant l'autel, étaient accompagnés par un chœur de musiciens. Le peuple pouvait circuler librement dans les bas côtés, autour du chœur, et voir les belles cérémonies à travers les panneaux des stalles percées a jour, du fond du chevet, ce passage se trouvant alors très éclairé Ce ne fut que vers la fin du XVIe siècle, en 1586, qu'une galerie fut superposée au dais des stalles par la Confrérie de l'Assomption de la Sainte Vierge. A partir de cette époque, les bas côtés se trouvèrent obscurcis. » (Texte de l’abbé Lafon)

Paroisse Saint Jean d'Aigremont

Saint Carpil : disciple de saint Paul, il vivait au Ier siècle à Troade en Asie mineure. Sa relique avait été rapportée de la Première Croisade et donnée en 1102 à l'église d'Aigremont par le Seigneur Gauthier de Doumayrenc, propriétaire des lieux. Saint Carpil est fêté le 13 octobre.

Saint Jean (saint Jean Baptiste) : en 1280, Bertrand Gauthier possédait une relique de Saint Jean (alors très vénéré), rapporté par son aïeul en 1102. Il l'offrit à l'église Saint Carpil qui alors changea de nom et devint Saint Jean d'Aigremont, dans le but d'attirer plus de fidèles de Villefranche. Depuis, la Saint Jean y est fêtée tous les 24 juin.

Paroisse de la Madeleine

Saint Agapit : Nous ignorons pourquoi cette chapelle fut dédiée à ce saint. Saint Agapit était, vers 507, abbé de l'Abbaye de Val Clair dans le diocèse de Poitiers. Il est fêté le 26 juin.

Saint Memory ou Saint Mémoire était l'un des Saints Innocents (enfants massacrés sur l'ordre du roi Hérode dans la région de Bethléem après la naissance du Christ) dont une relique aurait été offerte par Charlemagne à l'église de Périgueux. Il est fêté le 26 mai.

La paroisse vers 1910 - En 1910, la parrôquia

La glèisa, située en général au cœur de la vila ou du vilatge, reste pour tous le repère dominant, le lieu de passage quasi obligé aux grandes étapes de la vie : las batejalhas e lo maridatge. C’est elle qui rassemble parents, amis et voisins lors des enterrements. Et lo cementèri, autrefois placé contre la glèisa, réunit encore les expatriés venus se recueillir sur les tombes de leurs disparus, le jour de Totsants.

Lo rector, lo vicari, lo capelan, lo prior, l’abat, la serviciala o sirventa, lo clergue, lo campanièr o sonièr, lo tombelaire, lo cadièiraire, las menetas sont autant de personnages qui ont ou avaient une fonction en relation avec la vie religieuse. Celle-ci est marquée par les sacrements administrés aux parroquians et par les services liés au souvenir des défunts : batejalhas, comunions, maridatges, novenas, cap de l’an... ainsi que par les cérémonies du cycle liturgique : messa del dimenge, vèspras, los Reisses, la Candelièira, las Cendres, Rampalms, Pascas, Pasquetas, las Rogacions, Nò stra-Dòna, Totsants, Nadal...

Les fêtes religieuses donnaient souvent lieu, comme aujourd’hui, à des rites protecteurs ou à des réunions de famille. Elles servaient de repère au calendrier agraire que l’on émaillait de dictons.

Sur le canton, il y a quelques dévotions particulières et la vota del vilatge correspond à la fête votive de la parròquia.

(Extrait de Al canton, Christian-Pierre Bedel)

La Porte des Chanoines

Les églises étaient commencées par l'abside ; en attendant la fin de la construction, on fermait par une barricade de planches du côté de la nef, pour se mettre à l'abri. Ainsi, on accédait à l'église par une porte provisoire. Cette porte s'ouvrait sur le côté Nord et sur le mur de la chapelle Saint Pierre. Elle est visible de l'extérieur, rue Notre-Dame. On peut d'ailleurs voir 2 arcades. La première porte provisoire utilisée pendant la construction de l'église, a été murée à la fin du XVe siècle. Mais les chanoines, pour accéder directement au chœur, sans traverser l'église, firent ouvrir une seconde porte à ce même endroit. On ne sait pas la date de fermeture de cette dernière porte.

 La maison des prêtres obituaires

Les nombreux prêtres obituaires qui célébraient des messes pour les défunts vivaient en communauté. L'emplacement probable de la maison des prêtres obituaires se situe rue des Chanoines : partir rue Notre-Dame, tourner dans la première ruelle, la maison se trouve sur le côté gauche.

La Caminade

« mayso de la camynada de la vila » (maison presbytérale de la ville, début XVIe siècle) située au n°8 de la rue Notre-Dame, à l'angle de la rue du Chapitre. La rue Notre-Dame faisait communiquer la rue Montlauzeur (la place n'existait pas) avec les allées de Villeneuve (Allées Aristide Briand) en longeant l'église Notre-Dame et le mur du cimetière, et passant sous la maison Dufau. Aujourd'hui ce mur est détruit.

La Porte Fausse

Face à la chapelle Notre-Dame de Pitié, cette porte latérale donnait sur le cimetière. A l'extérieur, côté Sud, prendre en sortant à gauche la rue de la Porte Fausse.

Elle est de style Renaissance, ce qui permet de préjuger de sa construction tardive. En effet, elle est mentionnée pour la première fois en 1647 dans les annales de Cabrol.

L'oratoire de la chapelle Sainte Barbe

Ancienne chapelle du cimetière, pour remplacer la chapelle de Sallèles détruite. Elle a été terminée en 1711.

La petite sacristie

Jusqu'à la Révolution, les consuls entreposaient les archives de la ville dans la petite sacristie.

La chapelle Sallèles

A l'extérieur de la chapelle Saint Joseph était adossée la chapelle de Sallèles s'ouvrant sur le cimetière. Nous ignorons la date de sa construction. Elle a été détruite en 1561, mais les vestiges de deux piliers nous en indiquent l'emplacement.

La paille au sol

Au Moyen-âge, les fidèles restaient plusieurs heures dans l'Eglise : le sol de terre battue et de pierres n'était pas nivelé, aussi on le couvrait de paille l'hiver et de jonc l'été, ce qui le rendait plus confortable. On pouvait y rester agenouillé plus longtemps.

L'usage des chaises, en France, est d'origine assez récente : avant 1789, nos églises de la campagne n'avaient pas de chaises, on aurait été scandalisé de voir quelqu'un s'y asseoir comme dans une chambre. Il y avait un banc ou deux appartenant à la famille de quelques notables du lieu. Le peuple était debout ou à genoux.

Le prisonnier du Jeudi Saint

Si maintenant, comme jadis, le jour du Jeudi Saint, des personnes dévouées (religieuses du bureau de bienfaisance, dames et demoiselles de diverses congrégations), se tiennent à la porte des trois paroisses pour recevoir au profit de leurs œuvres, les offrandes des fidèles, faisant, suivant l’expression consacrée, la visite des églises, une place n’est plus occupée à la Collégiale, celle d’un condamné de droit commun qui, à I‘écart de tous, sollicitait l'aumône des visiteurs. En souvenir du bon larron, ce détenu, choisi pour sa bonne conduite, était mis en liberté pendant quelques heures, liberté relative, car il devait suivre l'itinéraire imposé pour se rendre à Notre-Dame et ne pouvait guère songer à s'évader. Ses jambes étaient, en effet, liées par une chaîne très courte, le forçant à faire de petits pas, pas rendus encore plus lents par un lourd boulet qu'il traînait à sa suite.

Aussi, bien que sorti de prison à 9 heures, il n'atteignait guère la Collégiale que vers midi et devait repartir vers 3 heures du soir pour être rentré à 6 heures avant la nuit.

Quant aux aumônes recueillies, une petite partie lui était réservée et remise à sa libération ; l'autre servait à améliorer l'ordinaire des détenus, le surlendemain, jour de Pâques.

L’éclipse

Un éclipse se produit le 3 mai 1715, jour de la bénédiction de la Croix du Sauveur, ce qui met en fuite les ouvriers et les assistants. Le matin de la plantation des trois croix par les ouvriers, il se passa une chose bien digne de remarques. C'est que le 3 Mai 1715 vers 9 heures du matin pendant qu'on élevait la Croix du Sauveur, il arriva une éclipse subite du soleil à laquelle on ne s'attendait pas. La foule qui était présente et les ouvriers furent tellement surpris par cet événement imprévu, que tous à l'instant saisis d'une frayeur commune, s'enfuirent de tous côtés avec précipitation comme pour échapper à leur dernière heure. Les uns poussaient des cris de miséricorde et de pardon comme s'ils allaient mourir.

Les ouvriers et la foule en ville même sortirent dans une grande frayeur jusqu'à ce que le soleil ait repris sa clarté, ce qui arriva vers 10 heures

L'observatoire de Paris observa ce jour-là que l'éclipse commença à 7h41 et finit à 9h56. Ce matin-là le soleil était fort luisant alors il fut très obscurci.

Collégiale : 

On appelle « ecclesia collegiata » une église desservie par un chapitre « collegium » de chanoines séculiers ou réguliers, et dans laquelle il n'y a pas de siège épiscopal. Par ordre de dignité, les Collégiales viennent après les Cathédrales et les Abbatiales, mais avant les églises paroissiales. La Constitution Civile du Clergé les fit toutes disparaître en 1790, et le Concordat de 1801 n'en fit revivre aucune. Souvent, aujourd'hui, le titre de Collégiale est conservé par l'usage à une ancienne église autrefois érigée en « ecclesia collegiata » mais qui a perdu ses chanoines.

Les chanoines : Les chanoines sont des prêtres attachés à une église dont ils forment le chapitre (une assemblée délibérante) et où ils célèbrent en commun le service divin. Ils exercent un ministère séculier sous le régime d'une règle (« règle » du grec « kanon » d'où chanoine et canonial).

Prévôt : A la tête du Chapitre, il en assure la direction administrative et matérielle. Il occupe la première stalle, préside les cérémonies et dirige les assemblées capitulaires

Sacristain curé : Il est le chef spirituel du Chapitre. Il a la « cura animarum » (soin des âmes) des chanoines et de toutes les personnes attachées au service de l'église et du Chapitre.

La mense capitulaire : (du chapitre) est la dotation permettant l'entretien des chanoines. Pour vivre, le Chapitre de Villefranche bénéficiait de revenus importants :

Prébendier : Il reçoit une prébende, revenu rémunérateur attaché à une fonction. Ils recevaient une portion des revenus du Chapitre accordée sous forme de rente (prébende) à perpétuité qui assurait leur sécurité financière.

Hebdomadier : Prêtre chargé par le chapitre des offices de semaine dans l'église.

Obituaire : (du latin « obitus » : mort) : prêtre chargé des messes célébrées sur demande pour le repos de l'âme des morts. Ils étaient parmi le clergé ceux qui avaient le moins d'instruction et de moyens pécuniaires. Ils étaient nombreux (le Livre de Paroisse en signale 58 en 1446) et devaient se contenter des revenus tirés des messes pour les défunts (les "obits"). Aussi se groupaient-ils en une communauté à laquelle avait été attribuée une maison à proximité de l'église. Ceux qui étaient nommés au service du Chapitre se voyaient ainsi assurés d'une certaine sécurité de subsistance.

Consul : Au moyen âge, les Consuls sont les officiers civils chargés de l'administration de la ville. La ville est divisée en 4 quartiers, ou gâches. Chaque premier jour de l'année, un consul est désigné par (et parmi) les personnages influents de la ville pour recevoir la charge d'une gâche. L'un de ces 4 consuls est nommé "Premier Consul". Ils se réunissent à la Maison Consulaire. (Elle se trouve sur la place Notre-Dame, à l'angle de la rue du Consulat.)

Pour leur délibération, ils sont secondés par 8 Prud'hommes (conseillers).

Ce conseil gère toutes les affaires économiques, sociales de la ville et de l'édification des bâtiments. On trouve dans les archives de la Paroisse : "ils sont les patrons de la Grande Eglise [...] et ont la prérogative de choisir les prédicateurs pour le temps du Carême".

Le juge mage : Juge au Présidial (tribunal de la Sénéchaussée) qui se trouvait dans la hiérarchie juste après le Président du Présidial.

Sénéchal : Officier royal nommé et payé par le roi. Il exerce tous les droits du roi dans son ressort et applique ses ordres dans l'étendue de sa juridiction (Sénéchaussée).

Curé : (du latin « cura animarum » : soin des âmes). Mot lié à sa fonction, il est celui à qui est confié le soin spirituel des personnes demeurant sur la paroisse dont il a la charge.

Archiprêtres : Ils étaient issus de familles très aisées. Ainsi le livre de paroisse du Père Alric signale que « les archiprêtres s'étaient engagés à payer tous les ans 25 livres, pour la contribution de la bâtisse de ladite Eglise jusqu'à ce qu'elle soit achevée de construire. »

Définition donnée par le Père Alric : "le nom d'archiprêtre est un titre de dignité ecclésiastique que l’on donnait autrefois au premier des prêtres dans une église épiscopale. Sa fonction était de veiller sur la conduite des prêtres et des clercs, de célébrer la messe en l'absence de l'évêque et d'avoir soin des veuves et des orphelines et des pauvres passants aussi bien que l'archidiacre.

La dignité d'archiprêtre était la première après l'évêque.

Dans une paroisse, l'archiprêtre avait une prééminence au-dessus des autres prêtres ou curés et avait sous lui d'autres églises annexées à la sienne.

Ainsi, fut fait pour l'archiprêtré de Villefranche de Rouergue.

Albergue : (redevance payée par l'archiprêtre). Elle était encore payée en 1492 à la cathédrale de Rodez pour le siège que le prévôt du Chapitre de Villefranche a le droit d'y occuper à la place ancienne de l'archiprêtre de Villefranche. Cela explique aussi le droit du prévôt de Villefranche de porter l'anneau comme l'évêque (dans le livre de Paroisse, curé Alric).

Paroisse : (du grec « paroikia » : voisinage, réunion d'habitants). La paroisse est apparue très tôt en Gaule romaine (vers le IVe siècle) avec l'affectation permanente de prêtres aux églises rurales qui commençaient à se multiplier alors que toute la vie de l'église locale s'était trouvée jusque là concentrée au siège du diocèse (l'évêque y baptisait, concélébrait avec ses prêtres, enseignait).

Synode : Assemblée d'ecclésiastiques et de laïcs. Synode épiscopal : assemblée d'évêques.

Archidiacre : Titre très ancien dans l'Eglise :

La clôture : La clôture enserre le chœur et les stalles des chanoines. Elle marque la séparation entre les religieux et les simples fidèles (elle sépare aussi le chœur du déambulatoire). Par un jubé, le lien était assuré avec les fidèles qui se trouvaient dans la nef.

Jubé : Tribune transversale en forme de galerie, élevé entre le chœur et la nef. Il marque la séparation entre le chœur des chanoines et l'église occupée par les fidèles. Cette tribune repose sur la clôture (renforcée par un mur). Le prêtre pouvait accéder au jubé depuis le chœur pour lire les évangiles et prêcher tout en étant visible aux fidèles. Le mot "jubé" vient de la formule : « jube, Domine, benedicere » : « veuillez, Maître, bénir » que le célébrant prononçait avant la lecture de l'Evangile pour demander la bénédiction du prêtre.

Chantre : Il entretient les livres de chants et exerce les jeunes clercs à la musique sacrée.

Chapelle expiatoire : Lieu de culte érigé en vue d'obtenir un pardon.

Ci-dessous : Cérémonie religieuse sur la place Notre-Dame au début du XXème siècle

Avant la Révolution de 1789, plusieurs ordres monastiques étaient présents dans et autour de la bastide de Villefranche

Les Cordeliers : Ordre fondé par Saint François d'Assise (Xllle siècle). Ils étaient présents dès 1232 avant même la construction de la bastide. Ils ont construit leur couvent à l'emplacement actuel de la Sainte Famille.

 La confrérie Saint Jacques : Dès sa fondation, Villefranche devient une étape sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle. Avant 1339, on trouvait déjà établi un « hospital dit de Saint Jacques » pour les pèlerins. La chapelle est construite en 1455.

Les Templiers : Ordre à la fois religieux et militaire, créé en 1119 pour protéger les pèlerins en Terre Sainte, et dissout en 1312 par le Pape Clément V à l'initiative du roi de France Philippe le Bel. Ils sont venus s'établir vers 1188 au pied de Macarou (actuel quai du Temple).

les Chartreux : Ordre fondé par Saint Bruno en 1084, ils s'installent à Villefranche en 1450 à la Chartreuse Saint Sauveur récemment construite pour eux par Catherine Garnier, épouse de Vézian Valette.

Les Augustins : Ils suivent la règle établie par Saint Augustin au IVe et Ve siècle. Ils se sont établis à Villefranche en 1488 Leur église existe encore au quartier Saint Jean. A noter que les collèges de chanoines se sont inspirés de la règle de Saint Augustin.

les Capucins : Ordre franciscain fondé en Italie en 1525. Installés à Villefranche en 1608 (à l'actuel l'emplacement de la gare SNCF).

les Ursulines : Ordre fondé par Sainte Ursule qui suit la règle de Saint Augustin. Elles se consacraient à l'éducation des jeunes filles. A Villefranche, elles se sont installées en 1612 (à l'emplacement actuel de la poste) et ont inauguré leur nouvelle église en 1693.

les Visitandines : Ordre fondé en 1610 par Saint François de Salles. Installées à Villefranche en 1642 rue du Chapitre, puis au fond de l'actuelle place Bernard Lhez. Elles visitent les pauvres, les malades, et se chargent de l'éducation des jeunes filles.

les Clarisses : Ordre fondé par Sainte Claire au Xllle siècle avec la règle de Saint François d'Assise. Le couvent de Sainte Claire a été fondé à la Boudoumie en 1676.

les Pères Doctrinaires : Appelés aussi Pères de la Doctrine Chrétienne : ils pratiquaient l'enseignement secondaire, ont fondé leur collège en 1622 (à l'emplacement de la résidence le Clos des Consuls, bld de Gaulle), puis l'église appelée aujourd'hui Saint Joseph.

la Sainte-Famille : Fondé par Emilie de Rodat en 1816 pour l'éducation chrétienne des pauvres. Elle achète en 1819 l'ancien couvent des Cordeliers, qui devient la Maison Mère de la Sainte-Famille. L'école qu'elle y ouvre enseigne encore aujourd'hui. Des filiales se sont développées dans le monde entier. En 1841, elle fonde le Bon Pasteur pour accueillir les prostituées. Sa canonisation en 1950 suscita des dons qui ont permis la construction de la chapelle terminée en 1955 (jusque là, la congrégation utilisait la chapelle des Cordeliers).

les Carmélites : Ordre créé en 1205 (son nom vient du Mont Carmel) développé par Saint Louis, puis reformé par Sainte Thérèse d'Avila en 1562. A l'initiative de Sainte Emilie, leur couvent est établi depuis le XIXe siècle à Villefranche, actuellement en face de la halle, allées Aristide Briand.

Les Sœurs de Nevers : Congrégation fondée par le Père Jean Baptiste Delaveyle en 1680. Appelées par les consuls en 1741 pour s'occuper de l'Hôpital Saint Loup, ces religieuses ouvrent une école d'enseignement gratuit pour jeunes filles en 1838 (sans doute financée par la famille Cibiel). Cette école se trouvait à la place de l'ancien commissariat, derrière lequel se trouve encore la chapelle de Nevers.

Les Sœurs du Saint Cœur de Marie : Congrégation fondée en 1844 par Mère Marie du Bon Pasteur. Ces religieuses sont établies rue Lapeyrade depuis 1874 (face à la gare).

Les Pénitents Noirs :De la confrérie des Pénitents-Noirs de la Sainte Croix fondée en 1609.

Les Pénitents Bleus : De la confrérie des Pénitents-Bleus de Saint Jérôme, fondée en 1609, 32 jours avant celle des Pénitents Noirs. Les confréries de Pénitents sont constituées uniquement de laïcs.

Tous ces Ordres ont été expulsés en 1792.

La chèvre

Il m'est arrive bien souvent que, revenant le soir d'une propriété que ma famille avait à la côte du Calvaire, on me disait : « tu n'as pas trouvé la chevrette ? ». Si à la chute du jour, on avait à monter ou à descendre la côte, on disait aux enfants : « Prends garde de ne pas trouver la chevrette ! ».

Quelle est l'origine de celte légende ?

Pour n'avoir pas tous les jours à porter de la nourriture aux pestiférés placés dans des cabanes, on eut l'idée de mettre à côté d'eux une chèvre pour les nourrir de son lait. Cette chèvre était attachée avec une corde près du malade, de manière à ce qu'il put facilement se nourrir son lait quand il voudrait. Cette nourriture était recommandée aux pestiférés.

On allait de temps en temps visiter le malade en lui parlant de loin et on apportait en même temps du foin pour nourrir la chèvre Lorsque les chèvres entendaient le bruit des voyageurs ou des charretiers passer sur la route du Calvaire, alors très fréquentée, faisaient entrendre leurs voix chevrotantes. Souvent, elles venaient au bord du chemin vous faire « bèeeèe béèèee ! ». Comme on avait une frayeur égale de la chèvre et du pestiféré qu'elle nourrissait, aussitôt qu'on entendait une chèvre, on l'évitait en forçant le pas. On la fuyait comme le pestiféré lui-même.

Le maître autel de la collégiale Notre Dame de Villefranche de Rouergue.

 Cet autel a été réalisé en pierre calcaire du Lot en 1970. Le Père Odilon Hitier, moine bénédictin de l'abbaye d'En Calcat (Tarn) et architecte, m'a demandé d'en concevoir et réaliser la sculpture, en haut relief.

Evidemment chacun est libre de sa propre interprétation. Je me souviens que j'avais choisi le thème de la Passion et de la Résurrection du Christ. J'ai travaillé en taille directe pendant plusieurs mois après avoir dessiné à même la pierre.

Concernant les scènes représentées, côté nef, au centre le Christ ressuscité sortant du tombeau. A sa droite ceux qui sont en attente de la Résurrection dans la tristesse, l'inquiétude. A la gauche du Christ les Elus dans la joie qui ressuscitent avec le Christ. Ce sont des personnages intemporels qui pourraient vivre à toutes les époques. Côté abside, au centre la Descente de Croix. Deux femmes, Marie de Magdala et Marie Salomé sont représentées avec Joseph d'Arimathie et Marie, mère de Jésus. A la droite de cette scène, l'Arrestation de Jésus, peut-être avec Judas derrière Jésus et les soldats.


A gauche le Jugement de Jésus.

Sur un des côtés de l'autel sont représentes La Tentation, le serpent et Adam et Eve. Sur l'autre côté le Jardin d'Eden perdu et la Sortie du Paradis (l'arme symbolise la guerre et tous les problèmes humains).

L'artiste : Jean-Claude Izard 81540 Cahuzac vitrailmosaique@gmail.com