Foi & Spiritualité

11 sept * Solennité du saint Nom de Marie

Le 12 septembre l’Église célèbre la solennité du Saint Nom de Marie. Revalorisée dans le calendrier liturgique par le pape Jean-Paul II en 2002, elle s’inscrit dans une semaine toute mariale : entre la fête de la nativité de la Vierge (8 septembre) et celle de Notre-Dame des douleurs (15 septembre). En contemplant le visage de Marie et en la choisissant véritablement pour mère, chacun est invité à méditer sur le sens de sa propre vocation. Rencontre avec sœur Marie-Luce Baillet, religieuse marianiste et bibliste, en communauté à Agen. Par Florence de Maistre.

Que fête l’Église le 12 septembre ?

J’ai mené une petite enquête auprès des groupes bibliques et d’hébreu auxquels je participe, également auprès d’amis. Certains ne connaissent pas la fête du saint Nom de Marie. D’autres disent appeler Marie lorsqu’ils ont besoin de revenir à Jésus. Un prêtre a précisé : “ce jour, nous fêtons toute la personne de Marie ! Elle a trouvé grâce auprès de Dieu : c’est la mère du Christ et notre mère”. Une autre personne a indiqué : “quelle que soit la fête mariale, je pense à la jeune fille choisie par le Seigneur pour être la mère de Jésus. Elle l’a porté, élevé, aimé. Elle l’a vu injurié, défiguré et mis à mort. Marie nous donne sa vie par l’intermédiaire de Jésus et lui-même, sur la croix, nous la confie comme mère”. Quelqu’un d’autre évoque le visage d’une mère à nulle autre pareille. Le 12 septembre, nous fêtons le Saint Nom de Marie. Pour les juifs, le nom évoque la personne dans son intégralité, j’y reviendrai.

Qu’est-ce qui caractérise cette solennité ?

Elle marque, pour les historiens, la victoire obtenue contre les Turcs en 1683. [Cette même année le pape Innocent XI établit la solennité du Saint Nom de Marie]. Pour moi, elle donne du sens à notre devise : À Jésus par Marie. Quand nous nous confions à elle, elle transmet à son fils. Les textes de la liturgie du jour redisent que Marie nous a donné le Christ et qu’elle est la femme au-dessus de toutes les femmes. Le 8 septembre nous fêtons sa nativité, le 12 son Saint Nom et le 15 Marie, mère des douleurs. Nous voici dans un moment où les étapes de sa vie sont manifestées. La fête de son Saint Nom révèle toute la vie de Marie. Entre sa nativité et son union aux souffrances de son fils, cette solennité est celle qui témoigne le plus de la personnalité et de la vocation de Marie que nous sommes invités à méditer. Le Saint Nom de Marie n’est pas seulement Marie, nom donné par ses parents qui est déjà une richesse, mais le nom que Dieu lui donne à l’Annonciation, Comblée-de-grâce.

Que signifie le nom de Marie ?

Marie, c’est Miryam en hébreu. On peut le décomposer en mir qui veut dire amer et en yam c’est-à-dire eau, océan, mer. Miryam signifie donc océan d’amertume. Voilà une perspective difficile. Dans les familles juives, on continue de choisir pour les nouveau-nés le nom d’une grande figure biblique, afin que l’enfant en reflète les qualités et qu’il ait un modèle à suivre. Myriam est la sœur de Moïse et d’Aaron. Elle est la première à recevoir le titre de prophétesse dans l’Ancien Testament. Elle sauvera son petit frère. C’est une femme au franc-parler qui ose intervenir pour contester un choix du mariage de Moïse. C’est une meneuse. Elle prend la tête des femmes lors du passage de la mer Rouge : “La prophétesse Miryam, sœur d’Aaron, saisit un tambourin, et toutes les femmes la suivirent, dansant et jouant du tambourin. Et Miryam leur entonna : Chantez pour le Seigneur ! Éclatante est sa gloire : il a jeté dans la mer cheval et cavalier !” (Exode 15, 20-21). En tant que petite fille, Marie est appelée à ressembler à cette femme. Mais il y a des milliers de Myriam,or chacun est unique dans le cœur de Dieu, comme un être ayant une vocation unique. Pour le Seigneur, le nom de Marie est comblée-de-grâce. L’ange qui lui apparaît ne lui dit pas Marie, mais “Réjouis-toi, comblée-de-grâce, le Seigneur est avec toi”. Cette apostrophe reprend tous les Réjouis-toi de l’Ancien Testament (Ps 73 et livres de prophètes).

Qu’est-ce que le nom de comblée-de-grâce nous enseigne ?

Pour Dieu, Marie est comblée de grâce, et non pleine de grâce. Dieu seul est plein de grâce et de vérité. Marie est comblée par quelqu’un de plus grand qu’elle. Elle est une créature, elle reçoit tout de son Seigneur. La constitution conciliaire Lumen gentium précise que Marie est pétrie d’Esprit saint. Toutes ses fibres, son être, son âme, son esprit, ses qualités, ses actions, ses pensées : toutes ses résonances viennent de l’Esprit saint. Le sait-elle ? Non, mais elle le vit ! Elle développe cet état de grâce tout au long de sa vie. Chacun de nous a également un nom donné par Dieu avant notre conception. Nous sommes invités à le découvrir. “Dieu dit et cela est”. Au moment de ma conception, Dieu a dit mon nom et avec lui, sans qu’il ne me l’impose, je l’écris chaque jour sans le connaître. Grâce à des rencontres, à des échanges, des indices me sont donnés sur ce nom. Nous le recevons au seuil de l’éternité, comme précisé dans le livre de l’Apocalypse (2, 17) : “Celui qui a des oreilles, qu’il entende ce que l’Esprit dit aux Églises. 

Au vainqueur je donnerai de la manne cachée, je lui donnerai un caillou blanc, et, inscrit sur ce caillou, un nom nouveau que nul ne sait, sauf celui qui le reçoit.” Pas à pas, au fil de nos chutes et de nos relèvements, nous écrivons ce nom de gloire. Pour moi, la fête du Saint Nom de Marie fait référence à ces deux vocables : celui de Marie, donné par ses parents et c’est important, et Comblée-de-grâce, donné par Dieu.

Qu’est-ce qui vous touche particulièrement ?

Je vis constamment avec Marie, comme avec ma propre mère, peut-être parce que j’étais très proche d’elle. Je lui confie tout. Je lui parle de mes démarches, projets et difficultés. Dans notre congrégation, nous formulons un vœu spécial. Outre ceux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, nous faisons vœu de stabilité, d’alliance avec Marie. Je vis avec elle et je sais qu’elle est avec moi. Elle est ma mère et comblée d’Esprit saint. J’aime beaucoup la prière de saint Bernard “Que son nom ne quitte pas tes lèvres ; en la suivant, on ne dévie pas (…)”. Elle est très belle. Elle rappelle la présence de Marie au cœur de nos vies, tel est le souhait de Dieu. Si l’on vit avec elle, elle nous donne ce qu’elle est : comblée-de-grâce.

Prière de saint Bernard

En la suivant, on ne dévie pas.
En la priant, on ne désespère pas.
En pensant à elle, on ne se trompe pas.
Si elle te tient par la main, tu ne tomberas pas.
Si elle te protège, tu ne craindras pas.
Si elle est avec toi, tu es sûr d’arriver au but.
Marie est cette noble étoile dont les rayons illuminent le monde entier,
dont la splendeur brille dans les cieux et pénètre les enfers.
Elle illumine le monde et échauffe les âmes.
Elle enflamme les vertus et consume les vices.
Elle brille par ses mérites et éclaire par ses exemples.
Ô toi qui te vois ballotté au milieu des tempêtes, ne détourne pas les yeux de l’éclat de cet astre si tu ne veux pas sombrer.
Si les vents de la tentation s’élèvent, si tu rencontres les récifs des tribulations, regarde l’étoile, invoque Marie.
Si tu es submergé par l’orgueil, l’ambition, le dénigrement et la jalousie, regarde l’étoile, crie Marie.
Si la colère, l’avarice ou les fantasmes de la chair secouent le navire de ton esprit, regarde Marie.
Si, accablé par l’énormité de tes crimes, confus de la laideur de ta conscience, effrayé par l’horreur du jugement, tu commences à t’enfoncer dans le gouffre de la tristesse, dans l’abîme du désespoir, pense à Marie.
Que son nom ne quitte pas tes lèvres, qu’il ne quitte pas ton cœur et pour obtenir la faveur de ses prières, n’oublie pas les exemples de sa vie.

Saint Bernard (1090-1153), Sur les gloires de la Vierge Marie, Homélie II, 17

10 sept * Ouvrir, rouvrir l’existence, l’avenir

La guérison miraculeuse du sourd-muet de la Décapole est une image parfaite de la rencontre avec Jésus. Mais sommes-nous suffisamment à l’écoute ?

Par Véronique Margron

Un sourd. Il y a sourds et sourds. Les sourds d’oreilles avec le cortège de souffrance que cela impose d’être coupé des bruits du monde et surtout de ses conversations. Nous le vivons bien souvent avec des proches qui doucement se retirent alors des repas et autres échanges car « à quoi bon ? » ; d’autant qu’ils voient bien que nous paraissons fatigués de répéter. Parfois nous crions plus fort, ce qui ne sert à rien sinon à écarter l’autre plus encore. C’est s’approcher qui conviendrait. S’approcher de l’oreille, du souffle, du regard. S’approcher, non pour parler, mais pour écouter. Il y a aussi la surdité de cœur, handicap plus grave. Qui nous touche tous d’une façon ou d’une autre. Ne pas vouloir entendre la détresse, l’appel, la supplication. Ne pas entendre davantage le désir de partager une joie, une espérance, une autre pensée. Le cœur assourdi, émoussé.

Trouver un autre langage

Voilà donc Jésus en territoire païen, la Décapole, après avoir quitté celui de Tyr. Il est en voyage, comme presque toujours, un voyage au tracé peu cohérent avec sa destination, la Galilée, puisqu’il se rallonge. Mais sans doute que la vraie destination est la rencontre. Des gens, on ne sait qui, mais des gens, lui amènent un sourd qui, parce que sourd, ne peut parler distinctement et faire entendre sa peur ou son désir. L’éloigner pour s’en approcher est le premier geste de Jésus. L’écarter de la foule et de son brouhaha. L’écarter aussi du regard des autres, pour une relation singulière, personnelle, discrète. Comme pour chacun de nous : nous distinguer d’une foule, nous considérer dans notre propre existence.

La surdité a cette particularité d’être un handicap partagé. Car celui qui entend ne peut davantage entrer en relation que celui qui est dans son silence. Il faut franchir la barrière de la langue, trouver un autre langage pour cette conversation. Alors Jésus met ses doigts, utilise sa salive. Les doigts dans les oreilles sont plutôt faits pour justement ne pas entendre ! Mais là ils vont au contraire tirer vers la vie. Puis il prend sa salive ; il refera ce geste avec l’aveugle de Bethsaïde (Marc 8). La salive, c’est aussi un traitement connu dans l’Antiquité pour combattre la déshydratation à la laquelle on attribuait – dans ces contrées très chaudes – nombre de maux. 

Mais la salive, dans un magnifique commentaire de Jean Chrysostome (IVe s.) représente surtout la vraie parole ; ne dit-on pas « user sa salive pour se faire enfin entendre ». La Parole de vie. Il en va ainsi pour nous quand notre vie est sèche, notre prière, tout pareil : implorer que la Parole qui désaltère se mêle à peu de salive. Par ces gestes, Jésus guérit cet homme, le sauve et nous sauve de l’enfermement et de la sécheresse du cœur ou de l’âme.

Devenir auteur de son existence

Reste une parole d’autorité, dans la langue pourtant ordinaire de cet homme, l’araméen : Effata ! « ouvre-toi, ouvre-toi entièrement ! » Si notre homme est sourd, il n’est pas aveugle ! Il voit alors l’attitude de Jésus, ses yeux levés vers son Père, son soupir comme la prière d’un souffrant pour d’autres souffrants. Ouvre-toi tout entier. Ce ne sont plus les oreilles ni la langue, c’est de sa vie qu’il s’agit, de son avenir, de sa dignité d’homme libre, autonome. Non plus « être amené par des gens », mais devenir un sujet de relations, un acteur et un auteur de son existence.

Nous ouvrir nous aussi, nous rouvrir, alors que la souffrance, la trahison, des échecs, des malheurs, ont pu nous fermer. Implorer les doigts, la salive de Jésus, ses paroles. Croire que sa considération peut nous desceller, nous dé-enfermer pour nous ouvrir au visage d’autrui et répondre personnellement au silence de l’autre qui convoque. À celui de notre Dieu aussi. Engager notre peau. Voilà ce que provoque la rencontre guérissante de Jésus : devenir des êtres singuliers, considérés et ouverts.

10 sept * L’humilité est-elle une faiblesse ?

En étant un modèle d’humilité, la Vierge Marie rappelle au chrétien la nécessité de se débarrasser de tout orgueil… sans pour autant tomber dans la pusillanimité.

Avez-vous remarqué comme, de nos jours, les gens aiment à se dire « fiers » ? On ne compte plus les publications sur les réseaux sociaux qui commencent par ce mot : « Fier des résultats annuels », « Fier de mes perfs au running »… Quand il leur arrive une bonne chose, les gens se disent de moins en moins souvent « heureux », « comblés », ni encore moins « reconnaissants ». Le réflexe, c’est plutôt de proclamer sa « pride ». Si la Vierge Marie avait eu un compte X, – ex-Twitter –, on aurait sûrement attendu qu’elle publie, juste après l’Annonciation, un billet du genre : « Fière d’avoir été choisie ! » 

Prière d’action de grâce

Elle fit tout le contraire. Au lieu de revendiquer sa « pride », elle proclama sa joie et sa reconnaissance en chantant le Magnificat (Lc 1, 47) : « Mon âme exalte le Seigneur… » Autrement dit, la bonne nouvelle ne déboucha pas sur un exercice d’auto-affirmation mais sur une prière d’action de grâce. À la racine de cette réaction se trouve une vertu discrète, qui constitue, dans son peu d’apparence et son obscurité, la vertu chrétienne par excellence : l’humilité. Comme le dit le Catéchisme (§489), Marie « occupe la première place parmi ces humbles et ces pauvres du Seigneur qui espèrent le salut de lui avec confiance ». Ce faisant, elle prend la suite de Moïse, qui était « l’homme le plus humble que la terre ait porté » (Nb 12, 3) et annonce le Messie, qui est « doux et humble de cœur » (Mt 11, 29). 

Reste à comprendre en quoi consiste cette vertu à la fois centrale et méconnue.

L’humilité, selon saint Thomas d’Aquin, est la disposition par laquelle le désir et l’affection spontanés que nous avons pour notre propre excellence se trouvent régulés par la raison, qui nous donne une juste appréciation de nos limites (II-II 161). Or, que nous dit la raison ? Eh bien, qu’il faut en rabattre sérieusement. Et même radicalement. Car, si on la suit jusqu’au bout, elle nous enseigne quelque chose que saint Paul a dit mieux que personne : « Qu’as-tu que tu n’aies reçu ? Et si tu l’as reçu, pourquoi t’en glorifies-tu, comme si tu ne l’avais pas reçu ? » (1 Co 4, 7). En effet, pour qui veut bien y réfléchir, nous recevons tout – de la nature, de nos parents, de Dieu lui-même. Notre existence, bien sûr, mais même notre volonté méritante, dont nous serions tentés de nous vanter, nous ne nous la sommes pas donnée à nous-mêmes – nous la tenons d’un bon naturel et de la grâce de Dieu. Tant et si bien que la vertu d’humilité, quand elle est assistée d’une lucidité totale sur notre condition – que seule donne la Révélation chrétienne – ne se borne pas à modérer gentiment notre orgueil ; elle le déracine complètement. 

La critique de Nietzsche

Est-ce à dire que l’humilité que nous commande le Christ nous conduise au mépris de nous-même ? À l’aplatissement ? À l’abjuration de toute grandeur ? C’est la critique qu’en ont faite des auteurs comme Nietzsche : « Le ver se recroqueville quand on marche dessus. C’est la sagesse même. Par là il amoindrit la chance de se faire de nouveau marcher dessus. Dans le langage des moralistes, c’est l’humilité » (Le Crépuscule des idoles, Maximes et pointes, §31). De ce point de vue, l’humilité serait une attitude typique des faibles, des lâches, qui n’ayant pas les moyens, ou pas le courage de s’affirmer, essaient de faire passer pour une vertu leur propre abandon, et cherchent à en contaminer les forts – pour leur faire honte. Les humbles autoproclamés cacheraient mal, sous les dehors d’un abaissement volontaire, le ressentiment contre leur petitesse et leur désir de se venger des forts. C’est mal comprendre. 

photo : La Vierge protégeant la cathédrale de Chartres lors de l’incendie du 4 juin 1836, dosseret de banc d’œuvre réalisé en 1838 par Victor Paynet et conservé dans le Trésor.

Vertu pervertie

D’abord, qu’il puisse y avoir un secret orgueil, et une vanité contrariée, sous des manifestations trop voyantes d’humilité, les moralistes chrétiens n’ont pas attendu Nietzsche pour s’en aviser. La connaissance des replis, des détours et des déguisements de l’orgueil humain est une spécialité de l’art des confesseurs. On connaît l’histoire des trois bigotes qui prient à haute voix. La première dit : « Je ne suis qu’un misérable ver de terre », la deuxième renchérit : « Oh ! moi, bien moins qu’un ver, je ne suis qu’un fétu de paille. » La troisième continue : « Moi je ne suis rien, absolument rien, le néant. » Les deux autres marmonnent alors : « Ah ! celle-là, quelle prétentieuse ! » Mais les formes perverties d’une vertu n’autorisent pas à en condamner les formes saines.

Ensuite, il ne faut pas confondre l’humilité avec la pusillanimité, c’est-à-dire la petitesse d’âme, le refus de tout accomplissement. Ce qu’apporte l’humilité, c’est la reconnaissance permanente du fait que nous ne sommes pas la source de nos qualités, de nos aptitudes, de nos forces. Pas l’intention de les ignorer, ni de n’en rien faire ! « On trouve chez l’homme, dit saint Thomas, de la grandeur, qui est un don de Dieu, et une insuffisance, qui lui vient de la faiblesse de sa nature. Donc la magnanimité permet à l’homme de voir sa dignité en considérant les dons qu’il tient de Dieu. Et s’il a une grande vertu, elle le fera tendre aux œuvres de perfection. […] Mais l’humilité engage l’homme à se juger peu de chose en considérant son insuffisance propre » (II-II, 129, 3, ad 4). Saint François de Sales constatait même que les humbles sont animés d’une assurance singulière, qui se reçoit de l’absolue fidélité de Dieu : « À mesure que l’homme humble s’estime chétif, il devient plus hardi parce qu’il a toute sa confiance en Dieu » (Introduction à la vie dévote II, 5).

Ouverture sur le don de l’existence

Ainsi l’humilité est-elle le fondement de toutes les vertus, c’est-à-dire l’ouverture fondamentale sur le don de l’existence, la reconnaissance de notre situation de mendiant de Dieu, la disponibilité à l’égard de tous ses dons, la « pauvreté en esprit » qui appelle la grâce. C’est à la lumière de l’humilité que chacun peut se rapporter à soi-même de la meilleure façon, sous le meilleur jour qui soit – celui qui nous révèle à la fois notre petitesse, qui vient de nous, et notre grandeur qui vient de Dieu : « Il est plus facile que l’on croit de se haïr, disait Bernanos. La grâce est de s’oublier. Mais si tout orgueil était mort en nous, la grâce des grâces serait de s’aimer humblement soi-même, comme n’importe lequel des membres souffrants de Jésus-Christ. »

Dimanche 15 septembre 2024 

24ème dimanche du Temps Ordinaire 

Première lecture

« J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient » (Is 50, 5-9a)

Lecture du livre du prophète Isaïe

Le Seigneur mon Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé.
J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas caché ma face devant les outrages et les crachats.
Le Seigneur mon Dieu vient à mon secours ; c’est pourquoi je ne suis pas atteint par les outrages, c’est pourquoi j’ai rendu ma face dure comme pierre : je sais que je ne serai pas confondu.
Il est proche, Celui qui me justifie.
Quelqu’un veut-il plaider contre moi ?
Comparaissons ensemble !
Quelqu’un veut-il m’attaquer en justice ?
Qu’il s’avance vers moi !
Voilà le Seigneur mon Dieu, il prend ma défense ; qui donc me condamnera ?

– Parole du Seigneur.

Psaume

(Ps 114 (116 A), 1-2, 3-4, 5-6, 8-9)

R/ Je marcherai en présence du Seigneur
sur la terre des vivants.
ou : Alléluia ! (Ps 114, 9)

J’aime le Seigneur :
il entend le cri de ma prière ;
il incline vers moi son oreille :
toute ma vie, je l’invoquerai.

J’étais pris dans les filets de la mort,
    retenu dans les liens de l’abîme,
j’éprouvais la tristesse et l’angoisse ;
j’ai invoqué le nom du Seigneur :
« Seigneur, je t’en prie, délivre-moi ! »

Le Seigneur est justice et pitié,
notre Dieu est tendresse.
Le Seigneur défend les petits :
j’étais faible, il m’a sauvé.

Il a sauvé mon âme de la mort,
gardé mes yeux des larmes
      et mes pieds du faux pas.
Je marcherai en présence du Seigneur
sur la terre des vivants.

Deuxième lecture

« La foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte » (Jc 2, 14-18)

Lecture de la lettre de saint Jacques

Mes frères, si quelqu’un prétend avoir la foi, sans la mettre en œuvre, à quoi cela sert-il ?
Sa foi peut-elle le sauver ?
Supposons qu’un frère ou une sœur n’ait pas de quoi s’habiller, ni de quoi manger tous les jours ; si l’un de vous leur dit : « Allez en paix ! Mettez-vous au chaud, et mangez à votre faim ! » sans leur donner le nécessaire pour vivre, à quoi cela sert-il ?
Ainsi donc, la foi, si elle n’est pas mise en œuvre, est bel et bien morte.
En revanche, on va dire : « Toi, tu as la foi ; moi, j’ai les œuvres.
Montre-moi donc ta foi sans les œuvres ; moi, c’est par mes œuvres que je te montrerai la foi. »

– Parole du Seigneur.

Évangile

« Tu es le Christ… Il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup » (Mc 8, 27-35) * Alléluia. Alléluia. Que la croix du Seigneur soit ma seule fierté ! Par elle, le monde est crucifié pour moi, et moi pour le monde. Alléluia. (Ga 6, 14)

Évangile de Jésus Christ selon saint Marc

En ce temps-là, Jésus s’en alla, ainsi que ses disciples, vers les villages situés aux environs de Césarée-de-Philippe.
Chemin faisant, il interrogeait ses disciples : « Au dire des gens, qui suis-je ? »
Ils lui répondirent : « Jean le Baptiste ; pour d’autres, Élie ; pour d’autres, un des prophètes. »

Et lui les interrogeait : « Et vous, que dites-vous ? Pour vous, qui suis-je ? »
Pierre, prenant la parole, lui dit : « Tu es le Christ. »
Alors, il leur défendit vivement de parler de lui à personne.

Il commença à leur enseigner qu’il fallait que le Fils de l’homme souffre beaucoup, qu’il soit rejeté par les anciens, les grands prêtres et les scribes, qu’il soit tué, et que, trois jours après, il ressuscite.
Jésus disait cette parole ouvertement.
Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre :
« Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. »
Appelant la foule avec ses disciples, il leur dit : « Si quelqu’un veut marcher à ma suite, qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et qu’il me suive.
Car celui qui veut sauver sa vie la perdra ; mais celui qui perdra sa vie à cause de moi et de l’Évangile la sauvera. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

3 sept * Congrès Mission 2024 * Ceignac, samedi 28 septembre

En 2024, le Congrès Mission encore plus proche de chez vous !

Après le grand rassemblement Kérym’Aveyron, une autre initiative missionnaire est en train de prendre corps dans notre diocèse  : un « Congrès Mission » ultra-local. Quesako ?

Depuis plusieurs années, le CONGRÈS MISSION permet aux chrétiens de se fortifier dans la foi, d’échanger et de découvrir les expériences missionnaires vécues sur le terrain.

Initialement organisé à Paris, puis dans plusieurs villes de France - notamment à Toulouse, cette année, il sera vécu au niveau local, pour être au plus près de nos lieux de vie. Ensemble, répondons à cet appel de Dieu et devenons ouvriers pour la moisson !

Le Congrès Mission Ceignac est organisé par le Sanctuaire de Ceignac (soutenu par une équipe de bénévoles laïcs impliqués dans leurs paroisses) pour aider les chrétiens à partager la bonne Nouvelle de l’Évangile auprès de notre prochain.

Comment ?

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Le Congrès Mission Ceignac 2024, quelle vision ?

Elle est dans ce verset de l’Évangile de St Jean :

« Nous l'avons rencontré ! Venez et voyez ! »

Les mots du Congrès Mission :

COMMUNION . FRATERNITÉ . TÉMOIGNAGE . AMITIÉ . ENTHOUSIASME . JOIE

Contact : cmceignac12@gmail.com 05 65 71 40 49

3 sept * Du 1er septembre au 4 octobre 2024 : Temps pour la Création

Instituée par le Pape François en 2015, la Journée Mondiale de Prière pour la Sauvegarde de la Création, d’abord appelée « Saison de la Création » (2019-2020) s’est transformé en « Temps pour la Création » dès 2021. Cette journée est célébrée dans le monde entier par les communautés chrétiennes du 1er septembre au 4 octobre.

« La Journée Mondiale annuelle de Prière pour la Sauvegarde de la Création offrira à chacun des croyants et aux communautés la précieuse opportunité de renouveler leur adhésion personnelle à leur vocation de gardiens de la création, en rendant grâce à Dieu pour l’œuvre merveilleuse qu’Il a confiée à nos soins et en invoquant son aide pour la protection de la création et sa miséricorde pour les péchés commis contre le monde dans lequel nous vivons », a écrit le Saint-Père.

Pourquoi un Temps pour la Création ?

En 1989, le patriarche orthodoxe Dimitrios 1er de Constantinople a proposé que le 1er septembre soit une journée consacrée à la préservation de l’environnement. En 2015, le Pape François a retenu la date du 1er septembre pour instituer dans l’Église catholique, une « Journée Mondiale de Prière pour la Sauvegarde de la Création ». 

4 sept * Quand la Création se fait prier

Tous les quinze jours, notre journaliste Dominique Lang partage son regard sur une actualité écologique qui résonne avec celle de l’Église.

C'est reparti pour un tour. Du 1er septembre au 4 octobre, les Églises chrétiennes sont invitées à faire monter une ardente prière pour la Création. Faut-il encore une fois raconter la genèse de cette initiative ?

Comment le patriarche orthodoxe grec Dimitrios l'a lancée avant que le mouvement œcuménique ne la reprenne à son compte ?

Comment le pape François a validé la démarche, notamment par la publication de son encyclique Laudato si', il y a près de dix ans déjà ? Sur le terrain paroissial, il reste pourtant du chemin à parcourir pour que nos communautés s'approprient ce « Temps pour la Création »*, souvent plus préoccupées par la rentrée du catéchisme et l'organisation communautaire. Mais heureuses celles qui comprennent que cette proposition est une magnifique occasion pour redonner du souffle pastoral et fraternel. Pendant un mois, prier les uns pour les autres - pour les humains, mais aussi toutes les créatures vivantes qui nous entourent - permet de retisser de magnifiques liens intergénéra tionnels.

Il y a tant de choses à inventer : organiser, par exemple, des repas de saison, en circuit court, et y inviter largement le voisinage et les acteurs locaux de la transition.

Aller visiter autour de nous des projets agricoles, d'entreprises, associatifs qui ouvrent de nouvelles perspectives montrant tout ce qui est concrètement faisable. Autant de raisons de se montrer créatifs avec et pour la Création.

*bit.ly/temps-creation-2024

Retrouvez le blog de Dominique Lang sur Église&écologies.com. À retrouver, en alternance avec Véronique Badets, sur RCF et Radio Notre-Dame tous les samedis à 8 h 33 et en podcast sur rcf.fr

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